C’était il y a un an.
Zuckerberg annonçait comme il en avait l’habitude depuis la création du réseau Facebook ses bonnes résolutions, touché par une année 2017 qui a vu l’avènement des fake news, de la victoire de Trump sur fond de rumeurs de détournement du réseau Facebook (fondées ou pas), une baisse du nombre d’interactions et de visites journalières dans certains pays, Zuckerberg annonçait: il faut sauver Facebook.
La première conséquence immédiate fut la modification de l’algorithme Facebook (il détermine ce que vous voyez dans votre fil d’actualité), cette modification eu pour effet de réduire le nombre de publications émises par les « Pages Facebook » (utilisées par les marques, les médias et les personnalités publiques). L’objectif de Zuckerberg, que les utilisateurs particuliers retrouvent dans leur fil d’actualité l’activité des profils de leurs amis et proches avec qui ils sont connectés. Cela inclut toutes les activités de vos proches, comme la participation à un groupe Facebook…
Cela aurait pu s’arrêter là, mais la même année une crise sociale éclate en France, venue des milieux populaires les plus touchés par la crise, le constat du coût de la vie et d’un reste à vivre famélique, voir inexistant, et des comptes en banque dans le rouge dès le 20 du mois déclenche les premières pétitions en ligne et la création des premiers groupes de personnes partageant la même situation difficile.
L’algorithme fonctionne à plein, si l’audience des réseaux sociaux est très fragmentée, regroupant des sociologies et démographies biens différentes, Facebook présente 2 particularités avantageuses pour cette contestation:
- Il est simple, c’est le plus facile à utiliser de tous les réseaux sociaux, au contraire de Twitter qui offre des subtilités dont seuls les initiés s’emparent tels que les Hashtags, Facebook est d’une grande simplicité, tout le monde peut mettre en place une communication efficace. Vidéos en Facebook live, onglet onglet en évidence sur l’interface pour revenir facilement vers un groupe, notifications suite à chacune de vos participations à un post, facilité à créer un évènement et y inviter le plus grand nombre, Facebook en 15 ans d’existence est devenu un véritable couteau suisse pour communicant débutant.
- Il regroupe l’audience la plus populaire, 40 millions de français possèdent un compte, il est le réseau le mieux implantée avec une couverture territoriales quasi complète, zone urbaine, péri-urbaine, ruralité incluse. Il est aussi le réseau social qui a su rassembler au contraire de Linkedin ou Twitter une large audience populaire, parfois la moins diplômée et ayant des bas revenus.
La naissance d’une communauté
Sur ces groupes, la peine est partagée, la communauté se forme, elle partage les mêmes codes et bientôt les mêmes colères, peines, ressentiments et bientôt les mêmes actions, le premier évènement est lancé, à ce jour Samedi 2 février 2019 rien ne permet de dire quand les actions cesseront.
L’empire Facebook à 15 ans
Facebook est un empire, un empire digital, son empereur Zuckerberg a créé un réseau de routes de communication digne du réseau de routes de l’empire romain. Un outil fantastique, sans précédent depuis l’apparition d’Internet permettant les échanges et l’information d’un bout à l’autre du monde, il permet aussi de communiquer très localement, de former des rassemblements, pour toutes ces raisons il est interdit dans les pays les plus autoritaires où la liberté d’expression est la plus limitée, comme le droit à former des rassemblement ou à manifester.
Les routes romaines, ces routes qui permettaient à l’empire de rapidement déplacer des troupes pour contrôler un empire gigantesque, de favoriser les échanges, le commerce et installer la paix romaine. Ces mêmes routes ont aussi été utilisées contre l’empire par les pillards et les armées étrangères attirées par les richesses d’un empire qui finit par s’effondrer (comme beaucoup d’empire).
Avantages et faiblesses stratégiques des routes romaines hier ou des autoroutes de communication de Facebook aujourd’hui. La démonstration ici ne consiste pas à comparer les gilets jaunes aux hordes de huns ou autre barbares, mais bien de réaliser ce que Facebook est devenu, un empire mais aussi un outil de communication très puissant, dont tout le monde peut s’emparer, à tort ou à raison. Que l’on soit pour ou contre, voir indifférent aux gilets jaunes ce n’est pas non plus le sujet de l’article, constatons que les mouvements sociaux quels qu’ils soient et dans tous les pays du monde (dans les pays ou ils sont accessibles) s’organisent sur les réseaux sociaux avec une efficacité démultipliée, ce fut le cas en tunisie, au venezuela, dans les pays occidentaux et maintenant en France. Raisons différentes, situations différentes, pays différents, lutte sociale ou changement de régime, légitime ou illégitime, le seul dénominateur commun de ces mouvements est l’utilisation des réseaux sociaux.
Aujourd’hui Facebook compte 2,3 milliards d’usagers mensuels actifs à fin décembre. Sur ce total, 381 millions en Europe.
Quelque 2,7 milliards de personnes utilisent chaque mois une ou plusieurs des applications de la «famille» Facebook, qui, outre le réseau éponyme, compte Instagram, WhatsApp et Messenger. Pour son exercice 2018, Facebook affiche 22 milliards de dollars de bénéfices pour un chiffre d’affaires de 55 milliards de dollars.
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