Article publié le 2 février 2017, lire l’article complet.
« Privacy shield ».
Extraits :
Ces jeunes entreprises, dont le nombre a explosé ces dernières années, risquent de se confronter à un nouveau problème : celui de la confidentialité des données personnelles. Notamment en période électorale et surtout pour les services offerts par des entreprises basées aux Etats-Unis. C’est tout le but de l’accord dit « privacy shield » passé entre l’Union européenne et les autorités américaines, entré en vigueur en août dernier. Il autorise le transfert aux Etats-Unis des données personnelles des Européens en échange du respect par les sociétés américaines de certaines obligations. Un standard que pourrait bien remettre en question le nouveau président américain.
En effet, parmi les nombreux décrets polémiques signés par Donald Trump la semaine dernière, il en est un qui préoccupe particulièrement les défenseurs de la vie privée. Une clause de ce texte exige que les agences de sécurité américaines « excluent les non-citoyens américains et les non-résidents permanents autorisés » de la protection des données. Et donc les Européens ?
Pas de panique, a tenté de rassurer la Commission européenne, en affirmant que le « privacy shield » n’était pas menacé par ce décret. L’institution a toutefois déclaré qu’elle restait vigilante sur le sujet. En France, cet épisode soulève des questions sur la confidentialité des données, notamment celles que les différents candidats à la présidentielle récoltent à travers leurs plateformes numériques. L’américain Nation Builder, leader sur ce marché, est l’outil le plus connu.
« Le décret pris par Donald Trump menace-t-il les données des Français recueillies sur les sites utilisant Nation Builder ? L’entreprise avait affirmé en 2015 étudier des « solutions à long terme » comme la possibilité d’installer des serveurs en Europe.
La maîtrise effective de la protection de ces données est en tout cas un argument de poids pour ses concurrents, comme le français Digitalebox. « Tout l’enjeu est là, explique son cofondateur Vincent Moncenis. A mesure que l’économie migre vers les plateformes, demain vous pourrez passer des lois en France sur la vie privée mais sans serveurs ni éditeurs français : c’est Donald Trump qui fera les lois ! »